Bien qu’il existe une grande diversité de personnes et de façon d’être en couple, la pratique montre que les dynamiques de disputes conjugales sont très souvent les mêmes.
Vous pouvez vous rendre compte vous-même que vos disputes sont régulièrement des variations autour du même thème.
En prendre conscience et faire équipe à deux pour mettre un frein à ce qui use le couple peut être un grand soulagement.
La folie, comme dit GB Shaw, est de continuer à faire la même chose en espérant des résultats différents. Malheureusement, beaucoup de couples attendent trop longtemps avant de mettre en terme à ce qui épuise leur relation. De ce fait, malgré la prise de conscience qu’ils peuvent avoir, ils finissent dans un état de “burnout sentimental”, viscéralement incapables de continuer à essayer de sauver leur relation.
Voici donc quelques exemples parmi lesquels vous vous retrouverez certainement:
1. Se sentir seul ou rejeté, et l’exprimer indirectement avec du ressentiment et de la colère, ce qui génère fréquemment une prise de distance du partenaire, qui ne sent pas accueilli et au contraire critiqué. Cela conduit alors à encore plus de rejet et de solitude, et à l’exprimer avec de plus en plus d’agressivité, passive ou non, et à devenir repoussant alors que l’on recherche en fait de la proximité.
Cette dynamique est le bon exemple de comment on peut obtenir l’opposé de ce que nous cherchons (la proximité) quand nous sommes incapables d’exprimer notre vulnérabilité de la façon la plus simple, à savoir en fait: « Je me sens seul, tu me manques, j’ai peur de te perdre »
2. Ressentir de l’insécurité, avoir peur de perdre l’autre et donc être dans un besoin contrôle de l’autre, de savoir ce qu’il fait, où il va, à qui il écrit…Cela génère paradoxalement plus d’évitement des sujets importants, des secrets, omissions,.. ce qui confirme alors les suspicions initiales et augmente la vigilance et la peur d’être transparent de la part du partenaire, qui veut éviter les colères et accusations.
Des insécurités mal gérées peuvent détériorer sérieusement la relation, et la tentative de contrôle génère finalement une perte de contrôle. Chaque partenaire, en voulant éviter la catastrophe (être trompé ou éveiller les peurs de notre partenaire), use la relation et crée la réalité qu’il voulait éviter avec tellement de précautions (d’un côté, « on me cache des choses », et de l’autre, « mon partenaire va se fâcher »)
3. Vouloir garder pour soi une préoccupation, une incommodité pour éviter de déstabiliser la relation, de générer des conflits, pour préserver l’autre,…crée une distance indéfinie, incompréhensible. Cela entraîne fréquemment des doutes et de l’insécurité chez l’autre partenaire, qui note un changement d’attitude nié et/ou non-verbalisé, et doute alors également de son jugement pour évaluer si la relation va bien, imagine ses pires peurs, se fatigue de la distance, du mal-être, se sent seul et finit par s’éloigner lui-même.
Dans une relation de couple, un des partenaires peut éprouver des difficultés à se sentir légitime pour partager ses émotions, à demander de l’aide Il peut aussi vouloir préserver l’autre, ou maintenir une image forte à tout prix. Cette vision ne fonctionne qu’à court terme et crée une distance, amoindrit la complicité et fait que personne ne se sent à l’aise de partager sa vulnérabilité. Parfois, cette position est maintenue avec l’appui de certaines substances (alcool, cannabis etc.)
4. Être complaisant et montrer ce que l’on pense que l’autre veut voir, souvent par peur de ne pas être accepté ou que l’autre nous abandonne, et s’épuiser dans cet effort constant et insoutenable. Un manque de réciprocité se fait alors sentir, qui remplit d’amertume, de ressentiment, conduit à devenir désagréable, à donner l’image d’une personne aux explosions arbitraires, immatures, excessives.
Notre volonté de bien faire et de plaire peut être un effort absurde: « Je montre ce que tu veux voir de moi pour que tu m’acceptes tel que je suis ». Cette stratégie ne peut marcher qu’à court terme. La meilleur chose est d’être authentique dès le début, ce qui vous fera gagner énormément de temps, même si parfois vous nous correspondrez pas aux attentes de l’autre.
5. Avoir un complexe d’infériorité, avoir peu d’initiative par peur de mal faire, et donc faire porter le poids de la responsabilité à l’autre, qui devient une autorité absolue. Le partenaire se fatigue alors, devient méprisant, ce qui confirme notre moindre valeur et incompétence, jusqu’à ce que le couple s’épuise. Un partenaire se sent écrasé et méprisé, tandis que l’autre a l’impression de devoir tout faire, d’être seul, et de moins en moins admiratif de l’autre.
L’image que nous avons de nous même biaise notre attitude et notre perception dans la relation, à un point tel que nous finissons par confirmer les idées que nous avions sur nous-même, telles que « je suis incapable, inférieur, je dérange, je devrais être discret, personnes ne m’aime.. »
6. Vouloir que l’autre pense, aime et gère la logistique comme nous le faisons nous-même, et être donc constamment déçu et dans le reproche. Ce comportement décourage notre partenaire, qui à la longue se lasse d’être le sujet d’une insatisfaction constante, se résigne, est encore moins impliqué et donc d’autant moins à la hauteur de nos exigences.
Nous avons tendance à penser que ce qui est évident pour nous l’est forcément pour l’autre, ce qui peut nous faire vivre dans une indignation constante. Il est important de se rappeler que nous avons des histoires et un tempérament différent, qui tous sont valides. Prenant cela en compte, nous devons apprendre à éveiller l’autre à notre sensibilité, pour l’aider à nous comprendre et mieux répondre à nos besoins. ( voir “five love languages”)
N’hésitez pas à faire équipe et à réfléchir en couple sur cet article. Livres conseillés :
- Hold Me Tight – Sue Johnson
- Attached The New Science of Adult Attachment – Amir Levine
Cette liste n’est absolument pas exhaustive. Elle vous montre l’aspect circulaire qui entretient et alimente les dynamiques de couple. Notre histoire personnelle, notre tempérament fait que nous aurons plus propension à une dynamique plutôt qu’une autre. C’est un élément très important à prendre en compte pour arrêter de vous montrer du doigt, de vous blâmer inlassablement, hargneusement et inutilement.